Exit le contrôle et bienvenue légèreté !
Grossesse
L’imprévisibilité fait partie intégrante de notre vie à tous. Or, bien que le contexte actuel mette votre résilience à rude épreuve, vous avez choisi d’avoir un enfant. C’est donc dire qu’il y a en vous une grande flexibilité et de la confiance. En la vie, en vous, en votre enfant. Voici quelques idées enrichissantes pour vous accompagner au cours de ces grands changements.
Vivre une grossesse, c’est accueillir à l’intérieur de soi un être qui, un jour, vivra de manière complètement autonome. D’ici là, mère et enfant vivent une telle proximité que la frontière entre les deux semble parfois floue… Qu’est-ce qui relève de la maman et qu’est-ce qui appartient au bébé ? Si, d’un point de vue physiologique, c’est simple à déterminer, c’est moins évident d’un point de vue affectif.
Alors même qu’il vit en vous, votre enfant a déjà sa couleur unique : il a sa propre manière de bouger, ses humeurs, ses petites habitudes… Bien sûr, pour l’instant, il a besoin de vous pour se développer, mais en aucun cas vous ne contrôlez sa vie. Vous lui fournissez le meilleur contexte possible, et il se charge du reste !
Les femmes enceintes ont tendance à se sentir responsables et à se blâmer lorsqu’elles n’arrivent pas à faire les choses telles qu’elles croient que ça doit l’être. Elles craignent que cela ait un impact sur leur bébé. Bien sûr, cela part de la volonté d’offrir le meilleur à bébé, mais ne serait-ce pas là une impossible quête de perfection, pesante envers la maman, et éventuellement envers bébé ?
Contrôle ou pouvoir ?
Contrôle et pouvoir, quelle est la distinction ? Alors que le contrôle implique une tentative (perdue d’avance !) de maîtriser ce qui est extérieur à soi pour se rassurer, exercer son pouvoir personnel fait en sorte qu’on agit sur ce qu’on peut, et qu’on a la sagesse de renoncer à tenter de contrôler les autres (incluant bébé !) et les facteurs extérieurs. C’est faire en sorte de vivre pleinement chaque moment (plutôt que parfaitement). Et aussi faire confiance à son bébé : il a la capacité de s’adapter et de composer avec ce qui est imparfait.
De la femme que vous étiez à la mère que vous devenez
Accepter de ne pas avoir le contrôle, c’est se connecter à sa vulnérabilité. C’est s’ouvrir pour mieux embrasser le changement. Vous identifiant au départ principalement en tant que femme, vous acceptez de plonger dans des chamboulements physiques, émotionnels et psychologiques desquels vous ressortirez mère. Vous conjuguez votre vision de la femme que vous êtes avec votre perception de ce qu’est une mère, et vous osez vous envisager vous-même comme étant une mère, faisant du même coup le deuil d’une ancienne image de vous.
Cette grossesse vous permet de vous transformer, de dessiner tout doucement votre propre manière de devenir une mère (ou la mère d’un nouvel enfant) et de faire place à la mère que vous êtes, unique et parfaite dans son imperfection. Tout cela en 40 semaines ! Normal que ça ne se fasse pas toujours sans remous…
Votre bébé et les émotions
Plusieurs femmes enceintes se blâment lorsqu’elles vivent des émotions intenses. Colère, tristesse, impatience, frustration, déception… Craignant de faire vivre des stress à leur bébé, elles tentent de faire taire leur peur, retiennent leurs larmes, évitent d’exprimer leur colère. Elles enfouissent ainsi au plus profond d’elles-mêmes ces émotions qui, loin de disparaître, gagnent en intensité, comme un volcan qui dort… Sans compter que bébé n’est pas dupe : il ressent toute cette charge émotive réprimée.
Les émotions sont le propre de l’humain. Elles colorent nos vies, teintent nos expériences, nous définissent ! Même celles que vous pourriez considérer comme étant « négatives ». Une émotion exprimée se fluidifie et se transforme, il est donc important de ne pas bloquer, trafiquer, ou tenter d’ignorer ce que vous ressentez.
Votre bébé se construit en expérimentant vos émotions. Même si son cerveau n’est pas mature, il est en mesure de les déceler. Il ne peut évidemment pas savoir ce que sont la tristesse et la colère, mais il en ressent la charge. Il sait également que ces émotions sont les vôtres et non les siennes, mais, croyant que le monde tourne autour de lui, il peut s’imaginer que c’est à cause de lui que vous vivez cela.
Donc, la prochaine fois qu’une émotion vous bouleversera, allez-y simplement :
1 | Accueillez ce qui est présent pour vous à cet instant ;
2 | Nommez l’émotion que vous vivez à votre bébé ;
3 | Dites-lui qu’il n’en est pas responsable et qu’il ne peut rien faire pour changer cela ;
4 | Précisez-lui que cette émotion vous appartient et que vous vous en occupez ;
5 | Rassurez-le en lui disant que ce que lui a à faire, c’est de flotter paisiblement en attendant que votre émotion passe.
À noter : tout cela est valable, même si votre bébé est encore un embryon.
La période que vous traversez est unique et passagère : la grossesse ne sera, au final, qu’une toute petite partie de votre vie de femme et de mère. Plutôt que de tenter de contrôler la manière dont cela se déroulera, pourquoi ne pas plonger dedans et permettre que ce soit votre grossesse qui vous façonne et vous transforme, enrichissant du coup l’être aux multiples facettes que vous êtes déjà ?
Annie Ève Gratton
Bedon Zen
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